par Jean-Marie JEANDEL
Le grand requin-marteau (Sphyrna mokarran) est, à Rangiroa, le supra prédateur des passes de Tiputa et d’Avatoru. Il partage avec le requin tigre le haut de la chaîne alimentaire.
Le mokarran est le plus grand des 10 espèces (Fishbase) de requins-marteaux, c’est malheureusement une espèce menacée.
GENERALITES
MENSURATIONS
REPRODUCTION
ALIMENTATION
SOCIABILITE
Vit et chasse habituellement en solitaire.
DESCRIPTION
COULEUR
TETE
NAGEOIRES
RANGIROA
SAISON
SPOTTING
La marche, le plateau aux marteaux, l’angle, l’axe des canyons, les vallées blanches de l’entrée du lagon.
REPARTITION
POLYNESIE
MONDE
PROLIFERATION
ESPECE CLASSEE EN DANGER PAR L’UNION INTERNATIONALE POUR LA CONSERVATION DE LA NATURE (UICN)
La particularité d’une tête aplatie permet au grand requin-marteau :
Le Grand Requin Marteau est le supra prédateur des abords des passes de Rangiroa mais aussi du lagon. Il domine la chaine alimentaire avec le requin tigre qui est assez peu observé sur l’atoll comparativement au mokarran. Il a toujours côtoyé les chasseurs sous marins, les plongeurs et les pêcheurs à la ligne notamment lors des périodes de bec de cane (Lethrinus olivaceus). Bien que méfiant et préférant s’écarter, il arrive qu’il puisse s’approcher très près des plongeurs en particulier des plongeurs-recycleurs. Le Sphyrna mokarran a été victime de « finning », une carcasse a été retrouvée en 2008 sur le platier de Tiputa (source et photo internet). Il est aujourd’hui respecté des pêcheurs et attire les plongeurs avertis en début d’année à l’occasion des regroupements de raie léopards.
L’état des observations du Grand Requin Marteau et sa possible migration ne permettent pas à ce jour d’estimer son abondance. Les estimations émises par les moniteurs de plongée lors des concentrations de l’été austral varient entre 6 et 10 spécimens qui pourraient évoluer entre les passes de Tiputa et d’Avatoru, en prenant une route « lagon ». Le segment du récif extérieur entre les deux passes n’étant pratiquement pas exploré quotidiennement par les plongeurs, il n’est pas possible pour le moment de créditer une possible route « océan ». Il semble que le ratio mâle/femelle penche en faveur des femelles qui sont toujours plus imposantes que les mâles. Les comptes rendus d’observations ne décrivent pas de juvéniles aux abords des passes et il n’est pas connu de nurserie dans le lagon de Rangiroa.
Le graphique 1 montre la relation entre l’abondance des A.ocellatus et S. mokarran. Plus les raies sont présentes plus les chances d’observer le requin marteau est probable.
Graphique 1 : Relation entre la fréquentation des raies léopards et des requins marteaux en 2011 et 2012 (ORP)
L’état des connaissances sur le comportement du Sphyrna mokarran à Rangiroa est faible, tout comme son étude en général. Il n’y a pas eu de campagne de marquage qui puisse nous apporter des informations sur ces évolutions en courant sortant, ses zones d’accouplement et nurserie, son comportement et ses actions de prédations la nuit mais aussi en océan et enfin ses éventuel migrations vers les atolls les plus proches ou plus éloignés.
L’association « Observatoire des Requins de Polynésie » (ORP) compte une centaine de moniteurs de plongée professionnels sur le territoire, dont une dizaine à Rangiroa. Reposant sur leurs observations en 2012 et 2013, respectivement 783 et 858 plongées ont été répertoriées dans la passe de Tiputa, ce qui permet aujourd’hui de fournir les statistiques d’abondance pour le Sphyrna mokarran.
Le remplissage quasi systématique des observations faites en plongée par ces moniteurs donne des résultats très proches de la réalité. A savoir pour ce graphique, que toutes les plongées ont été prises en compte, avec ou sans l’observation des grands requins marteaux.
« En avril 2006, la Polynésie française décide de protéger tous ses requins à l’exception du requin mako, qui l’est devenu en décembre 2012. Depuis cette date, Tahiti et ses îles sont devenues le plus grand sanctuaire de la planète pour ces animaux. C’est sur un territoire grand comme l’Europe qu’une vingtaine d’espèces se partage (normalement) en toute quiétude les lagons, les passes, les récifs externes et le grand large » (Nicolas Buray – Observatoire des requins de Polynésie).
Image douloureuse des années « finning », prise sur le platier de Tiputa en 2008 (source internet), l’année 2008 reste à être confirmée. Le « finning » a commencé en 2003 à Rangiroa avec la circulation d’affichette montrant comment découper les ailerons et donnant les coordonnées à Papeete d’un acheteur de Singapour (Plongeur International janv 2005).